L’industrie du parfum utilise trois sortes de matières premières : les matières premières d’origine végétale, animale et synthétique. Ce sont-elles qui détermineront les différentes notes d’un parfum. Ces matières premières sont indispensables à la création d’une fragrance, car elles constituent la base de celle-ci, et par leur grande diversité elles permettent au parfumeur de multiples combinaisons. Un parfum doit également requérir deux qualités essentielles, il doit être technique (l’assemblage de toutes les odeurs doit offrir au final un ensemble agréable et harmonieux) et esthétique.
Les qualités techniques caractérisent l’équilibre même de la composition d’un parfum par trois notes principales : la note de tête, de cœur et de fond. La note de tête est la première impression du parfum, celle qui ne dure que quelques minutes, elle est représentée par les matières premières aux accords les plus frais et les plus légers comme les agrumes (citrons, pommes, mandarines, oranges, pamplemousses…). Une fois volatilisée elle passe le relais à la note de cœur, qui elle est plus riche, plus corsée et dure plus longtemps (plusieurs heures) ; c’est le thème du parfum avec des accords plus fleuris (comme la rose, la jacinthe, l’iris, le mimosa, le muguet, la violette…). Et pour finir, la note de fond, celle qui est nécessaire à la ténacité d’un parfum, réalisée à partir d’éléments à faible volatilité, ou par l’action de certains éléments appelés « fixateurs » ; c’est le sillage du parfum.
Les qualités esthétiques reposent sur le flacon de la fragrance, celui-ci doit avoir de la distinction. Il doit séduire le consommateur au premier regard, et reflète son contenu car « le flacon est l’expression palpable de la fragrance ». Le rôle du flacon est de concrétiser le message qu’a voulu transmettre son créateur. Ensuite, un long travail est établi entre le parfumeur et le designer afin d’harmoniser la fragrance et le flacon. Mais avant d’arriver à se travail final, il aura fallut échafauder ce parfum étape par étape, en trouver un thème général, l’idée de base qui sera la principale caractéristique du parfum.
La création d’une fragrance n’est pas une science exacte mais plutôt un éternel recommencement. D’après Boileau, « vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage… » il faut donc beaucoup de patience pour réaliser un parfum à succès car les parfumeurs sont continuellement confrontés à des règles strictes qui impliquent de faire plusieurs essais et même si ceux-ci sont satisfaisants une minorité sont retenus. Il n’y a pas de méthodes précises, la création d’un parfum est un art qui demande de la fantaisie, de l’intuition et qui demande également une connaissance parfaite de toutes les matières odorantes. Le Nez doit avoir une inspiration artistique qui lui permettra de choisir spontanément tel ou tel produit, qui lui évoqueront des souvenirs personnels qu’il traduira par la suite à travers son parfum. Une fois la formule mise au point, le Nez doit associer les différents éléments de sa formule en les dissolvant les uns dans les autres. Cette ultime étape demande un travail rigoureux et méticuleux puisque les matières premières utilisées sont fragiles et facilement altérables. Il faut donc beaucoup de soin dans leur manipulation. Il faut constamment veiller au bon approvisionnement des matières premières en les sélectionnant rigoureusement suivant la qualité désirée et ensuite s’assurer de leur bonne compatibilité avec les autres composants du parfum, afin de garantir au mieux la stabilité de ce dernier.
Suivant la concentration d’alcool éthylique on obtient différents produits : le parfum, l’eau de parfum, l’eau de toilette ou l’eau de Cologne. Ces solutions alcooliques sont soumises à une période de macération, puis à une opération de glaçage et de filtration, afin de stabiliser le parfum. Il faut donc respecter ces deux périodes pour que le parfum s’imprègne et assure les qualités futures du parfum. La fragrance est ensuite conditionnée dans des ateliers spécialisés, et son emballage final est conçu pour le protéger et le personnaliser de manière attractive (sophistiqué et luxueux).
Il existe différents procédés d’extractions :
· l’enfleurage à froid : qui est une technique beaucoup plus coûteuse que d’autres procédés plus classiques et qui a été abandonnée vers 1930. Cela permet de traiter des fleurs fragiles qui ne supportent pas la chaleur (comme le jasmin). De la graisse animale est étalée sur deux faces d’un châssis en bois, ensuite les fleurs sont soigneusement piquées dans la graisse, après qu’elles ont été triées. La graisse va absorber l’odeur des fleurs jusqu’à saturation. A la fin cette graisse est recueillie, on la fait ensuite fondre puis décanter par traitement éthylique, la graisse parfumée va être mélangée à de l’alcool qui va dissoudre les molécules odorantes. Il faut ensuite filtrer la solution pour en récupérer l’essence et enlever l’alcool à l’aide d’une distillation.
· l’enfleurage à chaud : qui consiste à mettre de la graisse dans de grandes marmites chauffées au bain marie et d’y mettre les fleurs. Tous les jours (pendant dix jours) les fleurs sont échangées contre de nouvelles. Quand la graisse arrive à saturation le mélange est filtré pour séparer les fleurs de la graisse. Ensuite la graisse parfumée est traitée comme pour un enfleurage à froid (nettoyée et mélangée avec de l’alcool)
· l’hydro distillation : consiste à recueillir les vapeurs d’eau obtenues après avoir fait bouillir les fleurs avec de l’eau. On utilise un réfrigérant qui condense la vapeur d’eau. En dernier il faut décanter pour ne récupérer que l’huile essentielle.
· L’extraction par solvant (cyclohexane) : consiste à dissoudre le composé recherché dans un solvant non miscible avec l’eau, et à séparer les deux phases obtenues.
Les matières premières de synthèse sont la base de la parfumerie. Elles constituent la chimie organique, celle ci permet de copier la structure chimique des molécules naturelles avec deux techniques : la synthèse (avec la pétrochimie : science qui s'intéresse à l'utilisation des composés chimiques de base issus du pétrole pour fabriquer d'autres composés synthétiques qui peuvent exister ou non dans la nature.) et l’hémi-synthèse (synthèse à partir de molécules naturelles). Ses matières synthétiques remplacent petit à petit les matières premières d’origine animale difficiles à trouver. Ainsi elles favorisent la conservation de la faune et la flore.
Ces molécules synthétiques, représentent de nos jours 98% des substances utilisées en parfumerie. Elles sont donc la base de confectionnement de nos parfums. Y a-t-il alors encore des extraits naturels végétaux ou animaux dans les parfums que nous achetons ? C’est ce que l’on a essayé de chercher dans le parfum Eau d’orange verte, d’Hermès. Nous allons voir s’il y a des extraits naturels d’orange et de citron comme le marque la composition du parfum : limonène (orange) et citral (citron).